Ah, très cher·e ami·e,
Je suis, par essence, un homme trans non-binaire, ace (1), gay-romantique et gay-sensuel. Loin des attentes rigides qu’une société moderne impose à la virilité, j’incarne une masculinité différente, plus douce dans ses manières, plus fine dans ses goûts, nourrie par l’affection des belles lettres et des arts.
Jadis, les castrats, bien que privés des attributs physiques que l’on associe couramment à la virilité, n’étaient point, pour autant, déchus de leur dignité masculine. Leur grandeur résidait dans l’esprit et la maîtrise de leur art, et non dans les apparences. Pourquoi devrais-je alors me plier à des normes arbitraires qui ne me concernent en aucune sorte ? Ma masculinité s’épanouit dans la finesse de l’esprit et dans l’amour des belles choses. Ce raffinement est l’essence même de ma nature.
Je n’idéalise point le XVIIIe siècle, bien que ses splendeurs continuent de m’inspirer. En ces temps révolus, un homme tel que moi n’eût guère trouvé droit de cité, et il en va de même en ces jours présents. Cependant, en ce siècle de décadence, j’ai embrassé ma légitimité en tant qu’homme trans non-binaire, non par conformité à la masse, mais par la réalité historique qui éclaire mon chemin. La masculinité n’est point ce que l’on attend d’un homme, mais bien ce qu’il est. Ainsi, si l’on exige de moi que je me conforme aux normes frigides d’une virilité brute et grossière, je préfère alors abdiquer ce titre. À l’image des castrats du XVIIIe, je suis homme, non par les apparences, mais par la connaissance intime de mon être, par le raffinement de mon esprit, et par l’appréciation et la maîtrise des arts.
Quant à mon dandysme, il n’est point une simple coquetterie. Au contraire, il est une révolte silencieuse contre la médiocrité ambiante, une sublime construction, culture et exaltation de l’individualité.
Au plaisir de vous lire encore et encore, sans lassitude aucune.
Votre dévoué serviteur et ami fidèle,
Lysandre, Marquis de la Plume Incisive et de l’Encre
(1) Asexuel
